Quand Laurent Falque m’a proposé d’organiser autour d’exemples d’entreprenants la journée annuelle de sa chaire Sens et Travail de l’ICAM de Lille, j’ai tout de suite trouvé que c’était une bonne idée. Il fallait trouver une dizaine d’entreprenants acceptant de consacrer une journée pour se rendre à Lille. Cela me fut facile, ceux que j’ai contactés et qui étaient libres ayant accepté avec enthousiasme, malgré un emploi du temps chargé : transmettre à des jeunes relève du sacré pour eux.

Comme annoncé sur le site du Jardin le 7 janvier, sont venus témoigner : Catherine et Jean-Philippe Cousin (entreprise FILT), Amine Hamouche, venu sans Bernard Quirin qui était souffrant (dénicheurs de champions cachés), Claire et Marc Héber-Suffrin (Les Réseaux d’échanges réciproques de savoirs), Jean-Guy Henckel (Les Jardins de Cocagne), Frédéric Lippi (humaniser l’entreprise par le numérique), Antonio Molina (innovateur tous terrains), Patrick Negaret (libérateur des énergies à la CPAM des Yvelines), Pierre Pezziardi (inoculer l’esprit start-up dans l’Administration), Jean-Marc Sémoulin (le plein emploi aux Mureaux par le tourisme). Sandrine Delory (affronter la fin des quotas laitiers) était absente pour cause de grippe. On peut dire que c’était un bouquet varié !

De vraies découvertes

Dans une première phase, les entreprenants devaient parler de leur expérience à un groupe d’une vingtaine de personnes, comprenant des élèves et des professionnels. Un timing précis devait rythmer la séance : 30 minutes pour l’exposé, suivi de 10 minutes de concertation des élèves pour préparer leurs questions, puis un temps de questions-réponses. Un “maître des horloges” devait veiller au respect de la procédure.

Je ne sais pas comment cela s’est passé dans les autres groupes, mais j’étais dans celui de Claire et Marc Héber-Suffrin, qui ont conté l’aventure des Réseaux d’échanges réciproques de savoirs. Bien que Claire ait sorti sa montre pour veiller elle-même au temps, des questions posées au fil des exposés ont fait dériver le timing. Au bout d’un certain temps, on a demandé au maître des horloges où nous en étions et il a avoué qu’il n’avait pas regardé sa pendule tellement il était captivé par le récit : « Je n’ai jamais rien entendu de pareil ! » Voilà qui illustrait le principe n°6 du Manifeste des entreprenants : « L’entreprenant raconte une histoire enthousiasmante et communique un désir de changer le monde. »  Finalement, nous avons eu un jeu de questions-réponses spontanées et, à la fin de la séance, c’était comme si nous avions grandi de quelques centimètres. J’ai l’impression que c’était aussi le cas pour les participants aux autres séances…

L’excitation des échanges

Dans l’étape suivante, tout le monde était réuni dans une grande salle et répartis autour de petites tables (il y en avait 21), chaque participant devant venir d’un groupe de témoignage différent. Il fallait pour chaque table dégager des enseignements des expériences présentées et distinguer les postures, les attitudes et les plans d’action de chaque entreprenant. À ma table, il fallut un petit temps de chauffe pour démarrer un travail transversal un peu inhabituel, puis progressivement, la “machine” s’est mise en route. Les idées et les principes dégagés crépitaient : “casser les codes” “oser”, mais il fallait “rester humble” et “avoir de l’écoute”. À la fin, l’animatrice a demandé à chaque table de dégager deux idées, et la succession des résolutions énoncées donnait le sentiment que les uns et les autres se soutenaient pour réinventer le monde à leur manière.

 

Pour d’autres opportunités

Les entreprenants avec lesquels je suis reparti vers Paris avaient l’air heureux de l’écoute qu’ils ont rencontrée auprès des jeunes, et d’avoir pu leur transmettre une part de leur passion. Ils ont aussi découvert, par la variété de leurs profils et de leurs domaines d’action, que l’esprit entreprenant peut se manifester de multiples manières tout en partageant un objectif : ré-inventer notre monde.

Cette journée a donné lieu à un premier rebond : le thème de l’université d’automne du Mouvement français des Réseaux d’échanges réciproques de savoirs sera les entreprenants. Les autres suggestions seront bienvenues.

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